Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ecg-Vaucluse
20 mars 2006

Découvrir La sorgue

Une ressource intarissable

La Sorgue est le seul cours d’eau de la région méditerranéenne à bénéficier d’un débit important toute l’année : au plus fort de l’été, il continue de couler plusieurs milliers de litres par seconde alors que les autres rivières de la région sont pratiquement à sec.

Sa source, la Fontaine de Vaucluse, est une des plus importantes exsurgences *du monde. Elle draine un immense réservoir calcaire de près de 1 200 km² sur 1 km d’épaisseur.

Cette rivière présente aujourd’hui une forte richesse écologique et paysagère. Elle abrite en son sein et sur ses berges des espèces rares, voire uniques en Provence.

De même, la végétation est exceptionnelle en région méditerranéenne : l’humidité constante fournie par la Sorgue permet la présence d’une forêt développée de frênes, d’aulnes et d’ormes, généralement typique du Nord de la Loire.

Ces richesses ont justifié l’inscription de la Sorgue dans le réseau européen Natura 2000.

Si la Sorgue s’arrêtait à l’Isle-sur-la-Sorgue, avant le Partage des eaux, on ne parlerait que de LA Sorgue et son fonctionnement serait alors très proche de celui des autres rivières.

Mais, en Provence, une ressource aussi abondante que celle de la Fontaine-de-Vaucluse n’a cessé de «donner des idées» aux multiples générations qui ont occupé l’espace de la plaine des Sorgues depuis la période gallo-romaine.

La Sorgue a ainsi été aménagée au fil des siècles de façon à répartir la ressource de façon optimale sur l’ensemble du territoire. Les hommes ont «forcé» l’eau à circuler dans des endroits où elle ne serait jamais allée naturellement grâce à une succession d’ouvrages hydraulique (seuils, déversoirs, vannages) qui jalonnent le cours d’eau.

La présence de tous ces ouvrages a permis de transformer la rivière en un vaste réseau de cours d’eau de plus de 500 kilomètres : le réseau des Sorgues.

Ainsi, la Sorgue est devenue LES Sorgues, réseau hydrographique maillé comprenant une trentaine de bras aux noms différents : Sorgue de l’Isle, Sorgue de Velleron, Sorgue de Monclar, Sorgue de la Faible … Tous ces cours d’eau, à l’exception du Canal de Vaucluse , se rejoignent dans la partie aval de la plaine pour se rejeter dans l’Ouvèze à Bédarrides.

Source : http://www.lasorgue.com

*exsurgence : Source karstique dont l'eau ne provient pas d'une perte, mais de condensations internes et d'infiltrations

L’Isle-sur-la-Sorgue était à l’origine une cité de pêcheurs née des eaux de la rivière. « Insula » au moyen âge, il s’agit d’une véritable île au milieu des marécages, peu à peu asséchés par le creusement de canaux. La pêche a été longtemps la principale ressource de « L’Isle en Venaissin » : depuis le XIIIe siècle, les habitants bénéficiaient d’un droit exclusif de pêche sur tout le cours de la rivière, de la source jusqu’au Rhône.

De nombreux canaux ceinturent ou traversent l'intérieur de la vieille cité qui, ainsi, a pu être souvent qualifiée de Venise comtadine. Ils vont rejeter leurs eaux dans le canal principal à la sortie de la ville au pont des Cinq Eaux.

Depuis une époque très ancienne, les eaux de la Sorgue ont fourni la force motrice à de nombreuses usines. Ainsi, les roues à aubes avaient-elles permis l’installation de moulins à blé, de fabriques de soie et de laine, de fabriques de couvertures, lesquelles faisaient vivre une partie importante de la population. Ces roues servaient aussi à l'arrosage des exploitations agricoles et à fournir de l'eau aux habitations. On en comptait 62 au XIX
e siècle.

La Sorgue jaillit du rocher quelques kilomètres en amont de L’Isle-sur-la-Sorgue, à Fontaine-de-Vaucluse, site pittoresque qui garde le souvenir des différents séjours qu’y fit François Pétrarque, le poète précurseur de l’Humanisme. Elle ne forme qu’une seule branche jusqu’au Partage des Eaux, bassin aménagé où la rivière se divise en deux branches calibrées, celle dite de Velleron et celle de l'Isle qui entoure la cité.
Les quelques roues qui subsistent aujourd'hui sont là en tant que vestiges industriels et ornent magnifiquement l'intérieur de la ville. Sur le canal de l'Arquet, qui en comporte encore plusieurs, on en dénombrait 17 au début du XIX
e siècle. Au milieu du XIXe siècle, l'ensemble des usines installées sur ce cours d'eau occupaient près de 300 ouvrières et ouvriers. Au cours de ce siècle, grâce à la qualité et à la quantité des eaux, la commune de L’Isle est devenue le centre lainier le plus important du Vaucluse.

Ce n’est qu’en 1890 que la ville deviendra officiellement L’Isle-sur-la-Sorgue.

Publicité
Commentaires
Ecg-Vaucluse
Publicité
Derniers commentaires
Publicité